HOMMAGE

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CEREMONIE DU 8 MAI 2014

LIEU DE MEDITATION CHARGE D'HISTOIRE

LIEU DE MEDITATION CHARGE D'HISTOIRE
Cloître de Saint Jean de Maurienne - Savoie
HISTOIRE DE LA MAURIENNE ET DE LA SAVOIE

Ne jamais oublier l'Histoire de cette nation qui a joué un rôle essentiel parmi les nations européennes ! Berceau de la Maison de Savoie Saint Jean de Maurienne possède depuis 150 ans une Société d'Histoire et d'Archéologie fort dynamique dont les annales sont appréciées et les conférences suivies avec attention chaque mois.

dimanche 9 octobre 2011

LA COUR DE SAVOIE TRAVERSE LE MONT CENIS EN FEVRIER 1476

....Chaque jour, l'hiver comme l'été, des voyageurs franchissaient le Mont Cenis....La Duchesse Yolande de Savoie (soeur de Louis XI), courageuse et décidée, n'hésita pas, pour servir ses vues politiques, à se jeter en plein hiver, au milieu des neiges des Alpes.
....A la fin de l'année 1475, la Duchesse de Savoie Yolande se trouvait à son château de Rivoli, près de Turin. Le Duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, faisant la guerre aux Suisses, la Duchesse décida de lui offrir son appui et de porter avec sa cour à Genève qui faisait alors partie de ses Etats. Le passage le plus court et le plus commode pour aller de Rivoli à Genève, c'était le col du Mont Cenis, encombré de neige de novembre à avril. 
Elle dépêcha des émissaires dans les vallées piémontaises, pour y réquisitionner les deux cent chevaux et mulets nécessaires au transport de la Cour et de ses bagages. 
....Pour le transport de la Duchesse et des Princes, dont le plus jeune était encore aux soins d'une nourrice, ainsi que pour celui des Dames de la Cour il fallait pourvoir tout ce monde de vêtements indispensables pour affronter la rigueur du temps, les vents et la neige.....moufles et chaussons de bure, pelisses de loup cervier, mitaines fourrées de dos de renards, bottines fourrées de blanc de Perpignan, robes et manteaux doublés de plumes noires, vêtements doublés de chamois.
La Cour quitte Rivoli le 12 février 1476.
Voici comment était organisé le voyage : deux camériers ducaux précédaient le cortège la veille, pour aller préparer les gîtes dans les villages où la Cour devait coucher, et pour commander les hommes armés qui, d'un village à l'autre, devaient accompagner la caravane.
La Cour coucha le premier jour à Avigliana, le lendemain à Suze.
Là, on trouva les mulets venus de Maurienne pour charger les personnes de la suite. Pourquoi de Maurienne ? parce qu'un dicton de l'époque voulait que l'on prît "marrons de la Novalaise et mulets de Lansbourg", les marrons, c'étaient les guides. 
On avait construit sur place trois litières pour les trois petits Princes.
Le 14 février, le cortège quitte Suze jusqu'à la Novalaise.
A la Novalaise, la Duchesse et ses filles quittent la litière pour monter sur de solides et paisibles mulets de Lanslebourg. Quatre-vingt-sept marrons accompagneront le cortège. Mais, pour ce soir, on se contentera d'aller à la Ferrière, à mi-chemin de la montée du Mont-Cenis, où le cantonnement a été préparé à l'auberge du Mouton, à celle de la Croix-Blanche et chez les habitants.
Le lendemain, la traversée du col se fit sans incidents. Quatre marrons marchaient à côté du mulet de Yolande, deux à côté des Princesses, un à côté de chacune des montures des Dames.
On descendit la Ramasse en traîneaux, comme à l'ordinaire, et, le soir même toute la Cour couchait à Termignon. Le 16 elle arrivait à Saint-André, où elle resta le lendemain , qui était un dimanche.
Après avoir couché le 18 à Saint Jean de Maurienne, le 19 à Aiguebelle et le 20 à Montmélian, la Duchesse Yolande de Savoie arrivait à son château de Chambéry le 21 février au soir; sans se douter le moins du monde qu'elle venait de faire une traversée que nous trouverions encore digne à ce jour d'admiration.