Une assistance exceptionnelle en ce 11 novembre...la présence d'enfants venus grâce au travail effectué par leurs enseignants des écoles des Chaudannes...des Clapeys...d'Aristide Briand...de Saint Joseph....du Lycée Paul Héroult....dépôt des bougies commémorant nos anciens....
Lecture du texte de l'Union fédérale des Anciens Combattants par Adrien Bellot-Mauroz entouré de deux de ses camarades Julien Delafosse et Nicolas Pichenot.....en présence des autorités....des porte-drapeaux....des Chasseurs Alpins du 13ème BCA - Compagnie Stéphane (avec la présence de M. Pierre MATHIEU - Président de l'Association des Anciens de la Compagnie Stéphane)....des pompiers et des jeunes sapeurs-pompiers...de la Lyre Mauriennaise et de la Chorale Nicolas Martin.
Pour la première fois le Capitaine Paul BETAILLE (Gendarmerie)....deux jeunes sapeurs-pompiers (Dimitri CHAPPELLAZ et Anne COLOIGNIER) et Daniel BARD (Police Municipale) accompagnaient les dépositaires des gerbes...M. Henri GOTTERO au nom du Souvenir Français....M. André COVAREL et M. Emile VINCENT pour les Anciens Combattants.....M. Pierre-Marie CHARVOZ - Maire de Saint Jean de Maurienne.....M. Michel BOUVARD - Député - accompagné de M. Léopold DURBET -
Lors de chaque dépôt un jeune élève des écoles élémentaires d'Aristide Briand et des Clapeys était aux côtés des dépositaires (Vick QUINIO - Emilie BETAILLE - Titouan JONQUET- Margot BALMAIN).
Devant la Mairie le texte que vous pouvez découvrir ci-dessous fut lu d'une façon remarquable par Carla CESARI - Elève de l'école primaire des Chaudannes.
Une cérémonie de haute tenue.......marquée aussi par la remise par M. Rémy DARROUX - Sous-Préfet - de la médaille d'argent de porte-drapeau à M. Christian DORLIN et ceci en présence du Président des Anciens du Génie et des Transmissions M. Hubert BOYMOND....une distinction amplement méritée en raison de ses états de service en Indochine et en Indochine.
LE 11 NOVEMBRE 1918 : LE JOUR LE PLUS LONG…..
A 2H15, AUX PREMIÈRES HEURES DE CE LUNDI 11 NOVEMBRE 1918 QUATRE PARLEMENTAIRES ALLEMANDS FONT FACE AU MARECHAL FOCH ENTOURÉ DE L’AMIRAL WEMYSS, LE CONTRE-AMIRAL HOPE ET LE GENERAL WEYGAND.
CE DERNIER DONNE LECTURE DU TEXTE DÉFINITIF DE L’ARMISTICE.
LA DISCUSSION DURE JUSQU’À 5H12.
L’ARMISTICE PRENDRA EFFET A 11H.
11 NOVEMBRE 1918 SUR LE FRONT :
…..A 11H, DE TOUTES LES TRANCHÉES, LES CLAIRONS ESCALADENT LES PARAPETS ET LES NOTES GRÊLES DU CESSEZ LE FEU RETENTISSENT.
BIENTÔT, LES HOMMES SORTENT DE LEURS TROUS.
LE CŒUR BATTANT, CHACUN REGARDE LES LIGNES ENNEMIES D’OÙ, IL Y A QUELQUES MINUTES ENCORE, PARTAIENT DES SALVES MEURTRIÈRES.
ILS SE TIENNENT DEBOUT, IMMOBILES, SANS RIEN DIRE. DANS LA MAIN DROITE LEUR FUSIL…. L’HABITUDE SANS DOUTE…..
SOUDAIN, UNE RUMEUR SOURDE GRONDE DANS LE LOINTAIN, S’AMPLIFIE, ET DE TRANCHÉES EN TRANCHÉES, BALAIE LE FRONT. C’EST LA MARSEILLAISE QUE DES MILLIERS DE POITRINES CHANTENT AU VENT LEGER DE LA PAIX.
EN FACE, CHEZ L’ENNEMI, LA JOIE EST PRESQUE AUSSI GRANDE.
PARTOUT, CE SONT LES MÊMES SCèNES.
POURTANT, AU-DELÀ DES SONNERIE, DES CLAIRONS ET DES « MARSEILLAISE » VIBRANTES, RÈGNE LE SILENCE.
POUR LE POILU, CE SILENCE, C’EST LA FIN D’UNE HABITUDE.
TRANSFORMÉ DEPUIS DES SEMAINES, DES MOIS ET DES ANNÉES EN MACHINE DE GUERRE, IL SE TROUVE DEVANT CE VIDE INEXPLICABLE QUI S’EMPARE DE L’HOMME PLONGÉ DANS UN MONDE NOUVEAU.
C’EST LA VICTOIRE !
POURTANT, CETTE VICTOIRE TANT ATTENDUE N’EST PAS FÊTÉE PAR TOUS AVEC LA MÊME JOIE.
BEAUCOUP PLEURENT UN ÊTRE CHER DISPARU.
1.315000 HOMMES ONT ETE TUÉS.
UNE GENERATION ENTIERE DE FRANÇAIS A DISPARU…
27% DES HOMMES DE 18 A 27 ANS.
2.800000 SOLDATS ONT ETE BLESSÉS.
600000 SERONT TOUTE LEUR VIE INVALIDES.
…..A 11H, DE TOUTES LES TRANCHÉES, LES CLAIRONS ESCALADENT LES PARAPETS ET LES NOTES GRÊLES DU CESSEZ LE FEU RETENTISSENT.
BIENTÔT, LES HOMMES SORTENT DE LEURS TROUS.
LE CŒUR BATTANT, CHACUN REGARDE LES LIGNES ENNEMIES D’OÙ, IL Y A QUELQUES MINUTES ENCORE, PARTAIENT DES SALVES MEURTRIÈRES.
ILS SE TIENNENT DEBOUT, IMMOBILES, SANS RIEN DIRE. DANS LA MAIN DROITE LEUR FUSIL…. L’HABITUDE SANS DOUTE…..
SOUDAIN, UNE RUMEUR SOURDE GRONDE DANS LE LOINTAIN, S’AMPLIFIE, ET DE TRANCHÉES EN TRANCHÉES, BALAIE LE FRONT. C’EST LA MARSEILLAISE QUE DES MILLIERS DE POITRINES CHANTENT AU VENT LEGER DE LA PAIX.
EN FACE, CHEZ L’ENNEMI, LA JOIE EST PRESQUE AUSSI GRANDE.
PARTOUT, CE SONT LES MÊMES SCèNES.
POURTANT, AU-DELÀ DES SONNERIE, DES CLAIRONS ET DES « MARSEILLAISE » VIBRANTES, RÈGNE LE SILENCE.
POUR LE POILU, CE SILENCE, C’EST LA FIN D’UNE HABITUDE.
TRANSFORMÉ DEPUIS DES SEMAINES, DES MOIS ET DES ANNÉES EN MACHINE DE GUERRE, IL SE TROUVE DEVANT CE VIDE INEXPLICABLE QUI S’EMPARE DE L’HOMME PLONGÉ DANS UN MONDE NOUVEAU.
C’EST LA VICTOIRE !
POURTANT, CETTE VICTOIRE TANT ATTENDUE N’EST PAS FÊTÉE PAR TOUS AVEC LA MÊME JOIE.
BEAUCOUP PLEURENT UN ÊTRE CHER DISPARU.
1.315000 HOMMES ONT ETE TUÉS.
UNE GENERATION ENTIERE DE FRANÇAIS A DISPARU…
27% DES HOMMES DE 18 A 27 ANS.
2.800000 SOLDATS ONT ETE BLESSÉS.
600000 SERONT TOUTE LEUR VIE INVALIDES.
LA PAIX EST UN LEURRE.
LE 11 NOVEMBRE 1920 LES RESTES D’UN SOLDAT FRANÇAIS INCONNU, CHOISI PARMI LES HUIT CORPS ANONYMES VENUS D’ARTOIS, DE SOMME, DE L’ÎLE-DE-France, DU CHEMIN DES DAMES, DE CHAMPAGNE, DE VERDUN, DE LORRAINE ET DES FLANDRES, SONT PORTéS A L’ARC DE TRIOMPHE.
LA FOULE SALUE AVEC ÉMOTION LES CHEFS DE GUERRE, LES SURVIVANTS, LES AMPUTÉS, LES MUTILÉS, LES GAZÉS, TOUS CEUX QUI SONT REVENUS.
PUIS LE BAN EST FERMÉ.
ET LA FOULE S’ECOULE, LENTEMENT, TOUT AU LONG DES DOUZE AVENUES PORTEUSES DE NOMS PRESTIGIEUX QUI ENSERRENT L’ARC DE TRIOMPHE DEVENU TOMBEAU.
LA FOULE SALUE AVEC ÉMOTION LES CHEFS DE GUERRE, LES SURVIVANTS, LES AMPUTÉS, LES MUTILÉS, LES GAZÉS, TOUS CEUX QUI SONT REVENUS.
PUIS LE BAN EST FERMÉ.
ET LA FOULE S’ECOULE, LENTEMENT, TOUT AU LONG DES DOUZE AVENUES PORTEUSES DE NOMS PRESTIGIEUX QUI ENSERRENT L’ARC DE TRIOMPHE DEVENU TOMBEAU.
1 commentaire:
"VERRE D'EAU"
On l'appelait ironiquement "Verre d'eau".
Auguste était un vieil ivrogne sans nom.
Hydraté dès le lever avec la pire des piquettes, la matinée se terminait invariablement dans une noyade de tonnerre et de feu, la grosse gnôle prenant vite le relais des p'tits canons...
A travers cette voluptueuse agonie de sa conscience le buveur nageait, tour à tour hilare, hébété, larmoyant, dans ce qui semblait être son véritable élément : un univers sinistre d'amnésie tranchante et de gaité frelatée.
Soixante-cinq ans que cela durait. Une existence entière vouée à l'ivrognerie la plus crasse.
L'on s'étonnait d'ailleurs que "Verre d'eau" fût encore de ce monde après cette longue vie arrosée des pisses de Bacchus.
Mais il était solide l'Auguste ! Faut-il qu'il y ait un Dieu pour les assoiffés sans fond... Il est vrai qu'il avait survécu aux tranchées de la "14". A le voir ainsi, lamentable, abreuvé d'indignité, dégueulant son ivresse, qui l'eût cru ?
Après avoir traversé l'enfer de la Grande Guerre, qu'est-ce qui aurait donc pu l'abattre ? Pour ce passé héroïque on pouvait bien lui pardonner son vice, au vieil Auguste... Son statut de vétéran le maintenait malgré tout en estime dans le coeur de ses concitoyens navrés de le voir chanter ses "gnôleries" du matin au soir.
Lui, ne parlait jamais des tranchées. Soûl à toutes heures de sa vie, comment aurait-il pu tenir une conversation cohérente sur quelque grave sujet ? Même lors des commémorations annuelles, il recevait l'accolade du maire l'haleine chargée de tous les alcools du diable... Se souvenait-il encore au moins de sa jeunesse dans la boue des combats ?
"Verre d'eau" finit par mourir dans un dernier hoquet désespéré dédié à la vigne qui, depuis l'âge de vingt-deux ans, l'avait aidé à vivre.
A oublier surtout.
Il buvait comme un trou depuis l'âge de vingt deux ans... C'était en 1918, la fin de la guerre. Celui que désormais on allait bientôt surnommer malicieusement "Verre d'eau" venait d'être démobilisé. Vingt-deux ans et déjà toute l'horreur des tranchées dans le regard.
Pauvre "Verre d'eau" ! Homme pitoyable, misérable, lamentable, mais surtout âme sensible brisée en pleine jeunesse, nul ne saura jamais son secret d'ivrogne.
On inhuma bien vite le défunt sans famille.
Nul ne sut que ce sobriquet de "Verre d'eau" sonnait aussi juste chez lui, deux syllabes lourdes comme le son du glas, sombres tel le chant fatal de l'airain...
"Verre d'eau" : des sons clairs et sereins si proches des sons de l'enfer. Des sons qui, ironie du destin, rappelaient son drame, poignant.
Car le drame de "Verre d'eau" c'était...
Verdun.
Raphaël Zacharie de IZARRA
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