Source : "La Maurienne de 1815 à 1860" par le Chanoine Louis Gros de l'Académie de Savoie.
....Les années 1816 et 1817 furent des années de famine en Maurienne et dans toute la Savoie. Les récoltes furent en partie détruites par un froid exceptionnel.....Les terres labourables étaient encore couvertes de neige au commencement de mai 1816; les froments étaient tous morts, les seigles en grande partie. Le 1er septembre on commença à moissonner le seigle....La récolte ne put mûrir faute de chaleur. Environ huit jours avant la Toussaint, le gel a détruit tous les pois, fèves, orges et avoines qui n'étaient pas murs. Peu de jours après, ce qui restait de récolte fut enseveli sous la neige. La vendange gela, les raisins n'étant pas murs.
L'année suivante ne fut pas meilleure. Au 20 août 1817, il fait bien froid. Les seigles ensemencés sont presque tous morts. Les paroisses hautes n'ont rien ou presque rien. Beaucoup de familles n'ont pas de pain, elles ne mangent que de la soupe en herbage. Les émigrants furent particulièrement nombreux; il y en eut environ 7000.
....La nuit du 9 au 10 août 1816, il y eut une forte gelée qui endommagea considérablement les blés de toute espèce, ainsi que les pommes de terre qui furent totalement perdues. Le 23 du mois de septembre suivant, une gelée beaucoup plus forte emporta la totalité de la récolte qui avait été épargnée en août., de telle façon que les habitants de Bessans n'ont récolté aucune denrée alimentaire. Bien des particuliers n'ont pas cuit de pain de toute l'année.
....Dès le retour du printemps de 1817, les habitants se nourrissaient avec du lait et de l'herbe qu'ils cueillaient dans les prés. La Tarentaise souffrait d'une semblable disette.
...En Maurienne, ce sont Bonneval, Bessans et Valmeinier qui ont le plus souffert.
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