Sources : Images de Maurienne - André Palluel-Guillard - Trésors de la Savoie - Collection dirigée par l'Abbé Lucien Chavoutier - Imprimerie Gaillard 73230 Saint-Alban-Leysse - Le 6 avril 1979.
De 1815 à 1848, le gouvernement sarde n'a cessé d'améliorer la route du Mont Cenis pour la rendre disponible au trafic franco-italien sans cesse grandissant.
Saint-Jean ne pouvait manquer de s'adapter à ces nouvelles contingences, d'où la percée en 1830 d'une nouvelle et grande rue qui permettait un écoulement aisé du trafic pour le plus grand profit, bien sûr, du commerce local.
Grâce à une souscription publique et à l'initiative conjointe de l'abbé Jourdain, alors supérieur du collège, et du syndic Ducol, l'affaire put être menée à bien rapidement.
Certes on fit disparaître tout le vieux quartier central de Saint Jean et, par la suite, l'évêque regretta de voir son palais intégré dans le nouvel ensemble, mais sur le coup chacun apprécia la nouvelle avenue, et tout particulièrement ses portiques qui remplaçaient avantageusement, comme à Chambéry et à Turin, les auvents des cabornes d'antan et qui devinrent vite la promenade favorite des habitants.
L'ensemble fut encore embelli en 1846 lorsqu'on aménagea une place ombragée à son extrêmité avec la statue d'un illustre enfant de la ville, le docteur Fodéré, un des fondateurs de la médecine légale (1764-1836).
En 1884, Saint-Jean est une ville encore bien calme : "A l'exception de certains quartiers restés dans leur crasse séculaire, on y voit de larges avenues plantées d'arbres, on a aménagé des places entre les rues rectifiées....la plupart des maisons bien aérées respirent une certaine aisance..." (Raverat, 1876).
"La domination du clergé a fait que les monuments de cette ville sont principalement religieux et que le commerce n'y est que fort peu développé....la population est en partie rachitique et goitreuse, mais cet état morbide doit s'améliorer sensiblement sous l'influence produite par le développement de l'instruction, de l'industrie et du bien-être (Mortille, 1877).
Il faudra néanmoins attendre le début du XXème siècle pour voir Saint-Jean profiter du miracle de la houille blanche et devenir une des capitales de l'industrie française de l'aluminium.
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