Le 2 septembre nous célébrerons le 66ème anniversaire de la libération de Saint Jean de Maurienne et de Villargondran.....Même si les Chasseurs Alpins ne seront pas présents (ils sont d'une fidélité remarquable et appréciée lors des cérémonies du 11 novembre et du 8 mai) il m'a paru intéressant de relater l'origine des Chasseurs Alpins et dans un prochain article leur invincibilité face aux troupes italiennes et allemandes en juin 1949.
Ils sont pour chaque Mauriennais, pour chaque Savoyard une source de fierté et de reconnaissance pour leurs exploits passés mais aussi en cette année 2010 pour les missions qu'ils assument en Afghanistan avec honneur, dignité et humanité.
Ces extraits proviennent d'une revue historique passionnante : Les Chemins de la Mémoire - Février 2010 - et d'un texte écrit par le Colonel Gérard MONNEVEU.
.....A la fin du 19ème siècle, les relations diplomatiques entre la France et l'Italie sont mauvaises. Les Alpes constituent sur 1200 kilomètres une frontière entre les deux pays garantissant une certaine sécurité en cas d'intention belliqueuse. En 1870, les passages sont limités à six routes et huit pistes muletières.....
Les troupes françaises doivent être capables de défendre treize vallées, dont certaines sont impraticables en hiver.
En 1882, vingt bataillons d'Alpini italiens, appuyés par huit batteries d'artillerie à pied formant un total de 30000 combattants, sont face à notre pays. Les Alpini étaient des Bersaglieri spécialisés dans le combat en montagne.
Recrutés dans les vallées où étaient stationnées leurs unités, ils connaissaient bien le terrain......l'ensemble constituait une sérieuse menace et il était temps pour le gouvernement français de réagir.
Dès 1873, M. Cézanne, membre fondateur du Club Alpin Français et député des Hautes-Alpes avait proposé la création de six bataillons de chasseurs alpins, mais en vain......Six ans plus tard, le lieutenant-colonel Zédé ayant convaincu le gouverneur de Lyon d'effectuer des manoeuvres en haute-montagne, le choix se porta sur le 12ème bataillon de chasseurs à pied en garnison dans cette ville.....sans relâche, ils parcoururent presque toutes les vallées alpines, traversant les glaciers, reconnaissant les cols du Mont Cenis à la Tinée, franchissant des centaines de passages, en découvrant beaucoup, et consignant par écrit leurs découvertes et leurs observations. Ils repéraient les postes de tir, des positions de batteries, aménageaient les itinéraires et construisaient des refuges.....
La tenue des chasseurs à pied s'adapta. Les chaussures furent remplacées par des brodequins à large semelle et les bandes molletières enserrèrent les jambes, garantissant protection et souplesse. Le collet à capuchon, abandonné plus tard au profit de la pélerine, couvrit le paletot court et l'ample béret béarnais "dans lequel on pouvait mettre les deux pieds au bivouac" devint la coiffure emblématique des Alpins. Quant à l'armement, le fusil Gras fut remplacé par le Lebel....
Enfin, après bien des difficultés, le ministre de la Guerre promulgua le 27 décembre 1888 la loi "qui modifie l'organisation de certains bataillons de chasseurs à pied" qui devinrent "bataillons alpins de chasseurs à pied" puis "bataillons de chasseurs alpins".
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