HOMMAGE

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CEREMONIE DU 8 MAI 2014

LIEU DE MEDITATION CHARGE D'HISTOIRE

LIEU DE MEDITATION CHARGE D'HISTOIRE
Cloître de Saint Jean de Maurienne - Savoie
HISTOIRE DE LA MAURIENNE ET DE LA SAVOIE

Ne jamais oublier l'Histoire de cette nation qui a joué un rôle essentiel parmi les nations européennes ! Berceau de la Maison de Savoie Saint Jean de Maurienne possède depuis 150 ans une Société d'Histoire et d'Archéologie fort dynamique dont les annales sont appréciées et les conférences suivies avec attention chaque mois.

dimanche 29 août 2010

LE CHANT DES PARTISANS * CELEBRATION DE LA LIBERATION DE VILLARGONDRAN ET DE SAINT JEAN DE MAURIENNE


Le 2 septembre à 18h à Villargondran et à 19h à Saint Jean de Maurienne une cérémonie rassemblera toutes celles et tous ceux qui ne veulent pas oublier....Libération de toute la Maurienne jour après jour....semaine après semaine....mois après mois...

Une cérémonie marquée par la remise de diplômes d'honneur aux anciens combattants de 1939-1945 en hommage à leur combat pour la liberté...notre liberté...

Souvent, après la cérémonie, et c'est le cas aussi lors de celles du 8 mai et du 18 juin il m'est demandé les paroles exactes du Chant des Partisans que personne ne peut entendre sans ressentir une intense émotion....

Je vous la transmets ci-dessous :



(Paroles de Maurice Druon et Joseph Kessel - Musique d'Anna Marly)


LE CHANT DES PARTISANS


Ami, entends-tu

Le vol noir des corbeaux

Sur nos plaines ?

Ami, entends-tu

Les cris sourds du pays

Qu'on enchaîne ?

Ohé ! partisans,

Ouvriers et paysans,

C'est l'alarme !

Ce soir l'ennemi

Connaîtra le prix du sang

Et des larmes !

Montez de la mine,

Descendez des collines,

Camarades !

Sortez de la paille

Les fusils, la mitraille,

Les grenades...

Ohé ! les tueurs,

A la balle et au couteau,

Tuez vite!

Ohé! saboteur,

Attention à ton fardeau :

Dynamite !

C'est nous qui brisons

Les barreaux des prisons

Pour nos frères,

La haine à nos trousses

Et la faim qui nous pousse,

La misère...

Il y a des pays

Ou les gens au creux de lits

Font des rêves;

Ici, nous, vois-tu,

Nous on marche et nous on tue,

Nous on crève.

Ici chacun sait

Ce qu'il veut, ce qu'il fait

Quand il passe...

Ami, si tu tombes

Un ami sort de l'ombre

A ta place.

Demain du sang noir

Séchera au grand soleil

Sur les routes.

Sifflez, compagnons,

Dans la nuit la

Liberté Nous écoute...

1943


Essayez d'être présent lors de cette cérémonie....amenez vos enfants après leur première journée scolaire....c'est un moment d'histoire....celle de notre vallée....celle de la France.


Daniel MEINDRE

dimanche 22 août 2010

DES CHASSEURS ALPINS * LES SOLDATS DES CIMES *

Le 2 septembre nous célébrerons le 66ème anniversaire de la libération de Saint Jean de Maurienne et de Villargondran.....Même si les Chasseurs Alpins ne seront pas présents (ils sont d'une fidélité remarquable et appréciée lors des cérémonies du 11 novembre et du 8 mai) il m'a paru intéressant de relater l'origine des Chasseurs Alpins et dans un prochain article leur invincibilité face aux troupes italiennes et allemandes en juin 1949.
Ils sont pour chaque Mauriennais, pour chaque Savoyard une source de fierté et de reconnaissance pour leurs exploits passés mais aussi en cette année 2010 pour les missions qu'ils assument en Afghanistan avec honneur, dignité et humanité.

Ces extraits proviennent d'une revue historique passionnante : Les Chemins de la Mémoire - Février 2010 - et d'un texte écrit par le Colonel Gérard MONNEVEU.

.....A la fin du 19ème siècle, les relations diplomatiques entre la France et l'Italie sont mauvaises. Les Alpes constituent sur 1200 kilomètres une frontière entre les deux pays garantissant une certaine sécurité en cas d'intention belliqueuse. En 1870, les passages sont limités à six routes et huit pistes muletières.....
Les troupes françaises doivent être capables de défendre treize vallées, dont certaines sont impraticables en hiver.
En 1882, vingt bataillons d'Alpini italiens, appuyés par huit batteries d'artillerie à pied formant un total de 30000 combattants, sont face à notre pays. Les Alpini étaient des Bersaglieri spécialisés dans le combat en montagne.
Recrutés dans les vallées où étaient stationnées leurs unités, ils connaissaient bien le terrain......l'ensemble constituait une sérieuse menace et il était temps pour le gouvernement français de réagir.
Dès 1873, M. Cézanne, membre fondateur du Club Alpin Français et député des Hautes-Alpes avait proposé la création de six bataillons de chasseurs alpins, mais en vain......Six ans plus tard, le lieutenant-colonel Zédé ayant convaincu le gouverneur de Lyon d'effectuer des manoeuvres en haute-montagne, le choix se porta sur le 12ème bataillon de chasseurs à pied en garnison dans cette ville.....sans relâche, ils parcoururent presque toutes les vallées alpines, traversant les glaciers, reconnaissant les cols du Mont Cenis à la Tinée, franchissant des centaines de passages, en découvrant beaucoup, et consignant par écrit leurs découvertes et leurs observations. Ils repéraient les postes de tir, des positions de batteries, aménageaient les itinéraires et construisaient des refuges.....
La tenue des chasseurs à pied s'adapta. Les chaussures furent remplacées par des brodequins à large semelle et les bandes molletières enserrèrent les jambes, garantissant protection et souplesse. Le collet à capuchon, abandonné plus tard au profit de la pélerine, couvrit le paletot court et l'ample béret béarnais "dans lequel on pouvait mettre les deux pieds au bivouac" devint la coiffure emblématique des Alpins. Quant à l'armement, le fusil Gras fut remplacé par le Lebel....
Enfin, après bien des difficultés, le ministre de la Guerre promulgua le 27 décembre 1888 la loi "qui modifie l'organisation de certains bataillons de chasseurs à pied" qui devinrent "bataillons alpins de chasseurs à pied" puis "bataillons de chasseurs alpins".

dimanche 8 août 2010

SAINT JEAN DE MAURIENNE UNE HISTOIRE DU GRAND CLOCHER


Pourquoi parler aujourd'hui de l'histoire du Grand Clocher qui "a toujours intrigué les passagers : est-ce une tour de défense, une tour pour l'horloge, un clocher sans église ? "....

Je pense qu'il est important comme vient de le faire avec talent Mme AZNAR (architecte désigné pour l'aménagement urbain de notre ville) de le réintégrer dans l'aménagement futur du coeur de notre cité.

Je fais appel à un homme de qualité : le Chanoine Jean BELLET qui fut président de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Maurienne. Il écrivit un livre remarquable sur La Cathédrale de Saint Jean de Maurienne et ses dépendances publié par la SHAM en 1978 (Tome XIX).


.....Regardons de plus près. De fait ce fut un clocher-forteresse qui eut l'occasion de servir de refuge à l'évêque et aux chanoines au moment de la jacquerie des Arves en 1326. Rééquipé contre les Français au moment des guerres d'Italie, sa défense fut finalement abandonnée comme insuffisante contre des troupes régulières.

Depuis un temps immémorial, ce fut la tour de l'horloge dont les contrepoids pouvaient descendre trente mètres dans le vide antérieur.
...Ce clocher a connu des heures glorieuses. Déjà haut sur ses murs de 33m75, le cardinal d'Estouteville, évêque de Rouen et de Maurienne lui avait donné encore plus fière allure. Il l'avait doté, en 1477, d'une flèche magnifique de 39m40.....

Vint la Révolution en 1789. Les cloches furent d'abord réquisitionnées pour fondre des canons. Les clochers devenaient inutiles. : leur hauteur offensait l'égalité républicaine. Un décret d'Albitte représentant du peuple enjoignait aux municipalités, le onze germinal de l'an II de faire abattre dans les huit jours les clochers non encore détruits. Les municipalités tergiversèrent.
A Saint-Jean, la mise à bas du clocher est estimée à 12000 livres par l'architecte Dupra. La municipalité fait des appels d'offre, personne ne se présente : le travail est dangereux et les gens du pays rechignent à la besogne.
Devant la carence de volontaires, Albitte requiert les militaires de la garnison : soldats du 4ème régiment de l'Ain et d'un bataillon de la Haute-Loire.
Après trente-huit journées de travail, la grande flèche et les quatre tourelles s'abattent sur les maisons voisines, défoncent les voûtes de l'église Notre-Dame et les appartements sur la Porte Marenche....
Mais tout n'est pas terminé : la tour reste, seuls la flèche et les clochetons sont tombés.....Même décapité le vieux clocher dépasse encore de beaucoup le niveau des bâtiments.
Devant cette offense à l'égalité démocratique, la municipalité, le 26 germinal (15 avril), met de nouveau en adjudication la démolition du Grand Clocher qui doit être faite "de façon qu'il ne paraisse aucune surélévation sur le couvert"....De nouveau personne ne soumissionne et voilà pourquoi St-Jean conserve un clocher décapité, isolé au milieu de la ville.

En 1801, on lui remit un bout de toit, on réinstalla l'horloge et cloches et, pour n'avoir pas à reconstruire, on supprima, pour faire une route, la partie écrasée de l'église de Notre-Dame et aussi le bâtiment de l'officialité qui réunissait l'évêché au clocher.
Il est vrai qu'avant cette époque, la place actuelle était un cimetière comme on en trouvait autour de toutes les églises. Cette place était fermée et seule la Porte Marenche située sous le bâtiment de l'officialité donnait accès à la Cathédrale et à l'église voisine, l'église de Notre-Dame qui fut jusqu'à la Révolution, une église paroissiale.....

Un texte passionnant....parfaitement visuel....et un livre à découvrir ou à relire.....