HOMMAGE

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CEREMONIE DU 8 MAI 2014

LIEU DE MEDITATION CHARGE D'HISTOIRE

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Cloître de Saint Jean de Maurienne - Savoie
HISTOIRE DE LA MAURIENNE ET DE LA SAVOIE

Ne jamais oublier l'Histoire de cette nation qui a joué un rôle essentiel parmi les nations européennes ! Berceau de la Maison de Savoie Saint Jean de Maurienne possède depuis 150 ans une Société d'Histoire et d'Archéologie fort dynamique dont les annales sont appréciées et les conférences suivies avec attention chaque mois.

dimanche 2 mars 2014

Matthieu BONAFOUS - Hommage à l'un des grands hommes de Saint Jean de Maurienne



Même si aujourd'hui la rue Bonafous n'a plus la même aura qu'au 19ème siècle on ne peut oublier que cet homme a été l'un des plus grands savants que la France et la Savoie se partageaient et Saint Jean de Maurienne a été au coeur de la vie de Matthieu BONAFOUS. 
Daniel MEINDRE


Matthieu Bonafous (1793-1852)Matthieu Bonafous, dont l’existence s’est trouvée partagée entre la France et le Piémont, est un agronome connu pour son œuvre sur la sériciculture.
Né à Lyon le 7 mars 1793, il est issu d’une famille originaire du Quercy.
Petit-fils d’un ancien écuyer du roi Louis XV, Matthieu Verne, il est le troisième fils de Frankin Bonafous.
Ce dernier, longtemps négociant dans le commerce des soies, fut le premier à ouvrir un service de messageries régulières destiné à relier l’Italie à l’Empire. Après avoir passé ses premières années à Lyon, où il reçut les leçons d’un oratorien nommé Gourju, Matthieu Bonafous fit ses humanités au collège de Chambéry, puis compléta ses études à Paris où il suivit les cours du Collège de France, de la Sorbonne et du Jardin des plantes.Un début de carrière prometteurEn 1813, le décès de son père et la reprise de l’établissement familial l’amenèrent à fixer sa résidence à Turin.
A peine âgé de 23 ans, il y publia un premier opuscule philosophique, mais l’agronomie devint bientôt l’objet favori de ses études.
Ses amis Jean-Baptiste Huzard, Michel Buniva, Jean-Baptiste Balbis et autres savants l’encouragèrent dans cette voie.
Il s’y appliqua avec tant de zèle qu’en 1819, alors âgé de 26 ans, il fut admis au sein de la Société royale d’agriculture de Turin.
Cette même année, il devint membre ou correspondant de douze autres sociétés savantes ou académies.
Deux grands hommes lui servirent de modèle au cours de sa carrière : le célèbre chimiste et agronome Antoine Parmentier et le savant italien Vincent Dandolo. Son premier mémoire séricicole, intitulé De l’Education des vers à soie, d’après la méthode du comte Dandolo, lui ouvrit, en 1821, les portes de l’Académie royale d’agriculture de Lyon, qui le récompensa à cette occasion d’une médaille d’argent. Un an plus tard, la parution de son traité De la culture du mûrier lui valut une médaille d’or.
Le savant doublé d’un bienfaiteurRéputé pour ses œuvres de bienfaisance, toujours soucieux de contribuer utilement à la prospérité publique, il s’appliqua principalement à la culture du mûrier et à la production de la soie puis s’intéressa à celle du maïs, du riz et de la vigne.
En 1826, il introduisit en Piémont des chèvres du Tibet, qu’il croisa avec la race locale, ainsi que la culture de la betterave à sucre.
S’occupant tour à tour d’agronomie, de sériciculture, de botanique, de zoologie, de chimie ou de physique, il ajouta encore à ces sciences des études médicales et fut reçu docteur à la faculté de médecine de Montpellier en 1834.
Il fonda plus tard l’établissement d’horticulture de Saint-Jean-de-Maurienne et contribua à répandre la vaccine.L’agronome qui tissait des versEgalement féru de poésie, considérant la science et la littérature comme des alliées, il fonda de nombreux prix littéraires et donna un nouveau souffle aux vers agrestes d’auteurs latins tels que Virgile, Columelle ou Marc-Jérôme Vida, dont il traduisit le poème intitulé De Bombyce.
Membre de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, nommé correspondant de l’Institut de France en 1835 et directeur du Jardin des plantes de Turin en 1841, cet agronome fut l’auteur de nombreux ouvrages, en particulier sur des questions agricoles, au premier rang desquels se trouvent son Traité de l’éducation des vers à soie et de la culture du mûrier et son Histoire naturelle, agricole et économique du maïs, magnifique in-folio qui fut traduit en plusieurs langues.
En 1848, il parcourut la Suisse et une partie de l’Allemagne et travailla à l’édition, devenue célèbre, d’un ouvrage japonais sur les vers à soie intitulé Yo-san-fi-rok.
Il repartira, en 1851, pour l’Angleterre et l’Ecosse.
Au moment de sa mort, qui survint le 23 mars 1852, membre de presque toutes les grandes sociétés savantes, il avait sous presse un recueil intitulé Bibliotheca serica, catalogue comprenant la mention et l’analyse de tous les titres publiés jusqu’en 1850, dans toutes les langues, sur les questions relatives à la soie.Quand les vers sont mis en versNymphes de Sérius, gloire de l’Ausonie,
Célébrons par des chants pleins de votre harmonie
L’insecte ingénieux qui, du fil le plus beau,
Ourdit ses réseaux d’or et se tisse un tombeau.Matthieu Bonafous, qui cherchait dans la littérature un délassement à la science, donna en 1840 une remarquable traduction en vers français d’un poème latin sur les vers à soie, intitulé De Bombyce.
Ce poème en deux chants, composé en 1527, est considéré comme le meilleur ouvrage de poésie de Marc-Jérôme Vida.
Exercé dans l’art d’allier les grâces de la forme au sérieux du contenu, Matthieu Bonafous devint à Vida ce que Delille fut à Virgile.
Dans sa préface, il présente ainsi l’évêque d’Albe comme un illustre prélat du siècle de Léon X qui « voué tout à la fois au ministère des autels et au culte des muses […] donnait au ver à soie le même éclat que Virgile avait donné à l’abeille dans le siècle d’Auguste ».
Estimant, à l’instar de Victor Hugo, que les sujets les plus prosaïques peuvent être anoblis par la forme poétique, Matthieu Bonafous brilla dans le genre de la poésie didactique.
Sources : Bibliothèque Municipale de Lyon - Fonds BONAFOUS -

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