HOMMAGE

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CEREMONIE DU 8 MAI 2014

LIEU DE MEDITATION CHARGE D'HISTOIRE

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Cloître de Saint Jean de Maurienne - Savoie
HISTOIRE DE LA MAURIENNE ET DE LA SAVOIE

Ne jamais oublier l'Histoire de cette nation qui a joué un rôle essentiel parmi les nations européennes ! Berceau de la Maison de Savoie Saint Jean de Maurienne possède depuis 150 ans une Société d'Histoire et d'Archéologie fort dynamique dont les annales sont appréciées et les conférences suivies avec attention chaque mois.

dimanche 3 avril 2011

LE 6 AVRIL 1945 A L'ASSAUT DU MONT FROID ET DE LA POINTE DE BELLECOMBE


Ce témoignage a été écrit par M. Albert DERRIER qui fut le dernier "Poilu" Mauriennais, combattant lors des deux guerres mondiales qui est mort en l'an 2000 à l'âge de 104 ans.
Un homme qui, jusqu'à ses derniers instants, passionnait ses auditeurs par sa mémoire extraordinaire, se souvenant des événements vécus avec une précision remarquable.
Ce texte concerne la journée du 6 avril 1945 lors de l'assaut du Mont Froid et de la pointe de Bellecombe par le 11ème Chasseurs Alpins. (On remarquera à l'arrière-plan de la photo de M. Albert DERRIER prise devant les portiques de notre ville la présence de M. Emile VINCENT - Déporté à MATAHAUSEN). 


.....Le 11ème Chasseurs qui venait d'être reconstitué en janvier 1945 avec des éléments du Maquis de la Savoie et surtout de l'Oisans.
Je les ai vu partir ces jeunes de la 4ème compagnie, plein d'ardeurs, avec le Docteur STROBEL, le 5 avril 1945 vers 17h du Verney. Après la distribution , pour 4 jours, de vivres américains, tenter de déloger l'ennemi des sommets de nos montagnes.
Connaissant les lieux comme le fond de ma poche, j'étais très soucieux quant à la réussite de cette opération !!!
Ils n'avaient qu'une chance....La surprise....Ce fut la bonne.
Après avoir marché toute la nuit, ils comptaient arriver à la pointe du jour au sommet, il fallut déchanter...avec 25 à 30 kilos sur le dos, dans un mètre de neige pourrie, et cette montée harassante de l'arête ouest, ce n'est que vers 8 heures qu'ils ont pu atteindre leur objectif; une deuxième chance les a favorisés, le brouillard qui entoure ces sommets le matin...
Le premier arrivant sur la crête trouve une mitrailleuse braquée sur l'arête mais sans sentinelle....une troisième chance les a favorisés; c'est que le Mont-Froid n'a pas volé son nom...la garde près de la mitrailleuse n'était assurée que par un seul homme, le temps d'aller réveiller le suivant au "gourbi"...le temps que celui-ci arrive en se frottant les yeux...près de la mitrailleuse déjà 5 à 6 chasseurs entouraient cette mitrailleuse....
Ce fut la surprise totale....pour le premier et le deuxième "gourbi", pour les deux autres, il a fallu bagarrer....
La pointe de Bellecombe a été conquise de la même façon par la 3ème Cie.
La prise du Mont-Froid, le 6 avril 1945, est un très haut fait d'Armes.
Conclu par un combat très sec, contre un ennemi surpris, mais repris. Vers 9 heures ils se rendent et sortent mains hautes de leurs abris.
Au début de l'après-midi l'artillerie allemande commence à pilonner nos toutes fraîches conquêtes. Des Minenwerfers sont tirés de la pointe de Clairy.
Plusieurs des notres sont touchés dont le Docteur STROBEL qu'un éclat dans les reins condamne à une lente agonie en pleine conscience.....
Deux tentatives allemandes sont faîtes vainement à 20 heures et à 4 heures pour enlever le Bloc Est....... 

Albert DERRIER.

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